Galeristes
Ils sont Galeristes
Informations
La galerie est ouverte
du mardi au samedi, de 11h à 19h
Portrait par Benoît Blanchard
Sa galerie, Jean Brolly l'a de si nombreuses fois présentée depuis son ouverture en 2001 que cette boutique, comme il la nomme affectueusement, possède en propre un visage. Le visage d'un lieu à arpenter, un lieu où s'engager, après un premier silence poli, dans mille conversations de l'il et de l'esprit, pris dans un continuum où les oeuvres et les artistes se bousculent joyeusement.
Le parcours de l'homme, ses attaches, les perspectives et les amitiés qui sont les siennes, construites selon un même entêtement, suivent une ligne d'horizon dont les crêtes méritent, une fois de plus, d'être racontées. Car cette ligne que Jean Brolly poursuit et qui se meut à mesure qu'il progresse vers elle a permis par les fidélités réciproques qui l'unissent aux collectionneurs, commissaires, conservateurs et à tous ceux qui s'impliquent auprès des oeuvres et des artistes, d'offrir un panorama édifiant de l'art contemporain. Ce panorama mène l'observateur de la peinture radicale, mystique et taiseuse du travail d'Alan Charlton ou celle, acerbe, de Bernard Aubertin, au jaillissement chargé de sève que Mathieu Cherkit puise comme dans une corne d'abondance dans l'environnement bibeloté que sa famille a accumulé. On pourrait dire que le goût de Jean Brolly se tient à mi-chemin de ces extrêmes, or c'est tout autre chose qui se produit lorsque l'on commence à observer la programmation de sa galerie. Ce que l'on découvre et qui se déroule avec le temps, c'est un paysage vu par la fenêtre d'une voiture pour laquelle tout est en mouvement. Parler d'extrêmes serait méconnaître cette pulsion en déplacement. Les différences formelles comme celles induites par le temps et les générations qui se succèdent ne sont rien en soi. Le travail de galeriste est pour Jean Brolly une trajectoire, une dynamique du corps et du regard. Les oeuvres se vivent et, dans le cerveau, s'accumulent sous la forme d'un musée qui n'a d'imaginaire que la forme que l'on emprunte à Malraux pour évoquer la gourmandise et l'éclectisme des personnes dont l'exigence se porte partout où elle trouve un terrain fertile à sa satisfaction. En effet, Jean Brolly ne se contente pas de regarder, il est de ceux qui transportent et manipulent. Il y a toujours dans sa galerie des cartons sur le point d'être ouverts et d'autres en train de se refermer. Quelle que soit l'exposition en cours on peut trouver d'autres oeuvres accrochées aux murs ou simplement posées dans un coin, parfois même superposées dans l'attente d'un raccrochage qui semble toujours imminent. L'espace de la galerie est un lieu à tiroirs où s'activent à la vue et au su de tous la joie de déplacer les rapports de force. Nulle part l'ascèse de la chose faite prend le dessus. Nulle chose clouée pour l'éternité, ni vis-à-vis immortel, ni favoris à l'année, la contamination des oeuvres par le regard et inversement du regard par les oeuvres n'a de cesse d'entrainer chez Jean Brolly un rapport à l'art bourdonnant.
C'est une habitude d'enfance semble-t-il, survenue vers dix, douze ans, à l'âge où l'on désire sans trop savoir, par simple intuition de l'il. Un désir d'être en présence de l'art en train de se faire, amateur éclairé, arpenteur d'expositions, cinquante ans durant et sur le tard devenu galeriste. À présent cela fait quinze ans que le bourdonnement du rapport à l'art de Jean Brolly s'exprime au travers de l'activité de galeriste. Quinze ans qu'il existe à Paris un endroit où bavarder des facéties d'une pratique de l'abstraction qui court de Paris à Amsterdam via Bruxelles et Düsseldorf selon un axe menant de François Morellet et Nicolas Chardon à Ger van Elk, Filip Francis et Jan Kämmerling; quinze ans à contredire cet axe par les bouderies gouailleuses de Jean Claus et celles bourrues d'Eugène Dodeigne; quinze ans encore qu'au gré d'une visite dans la galerie il est donné aux visiteurs le plaisir de plonger dans la lumière pétrole des tableaux de Hyong-Keun Yun ou celle soudainement scrutatrice de Michel Verjux en songeant à l'énergie lippue de l'oeuvre de Paul-Armand Gette. S'il y a trajectoire il n'y a pas ligne droite, mais une spirale qui, de proche en proche, fait correspondre, au sens d'une correspondance épistolaire, les oeuvres entre elles. Une correspondance qui ne veut pas dire égalité ni nécessairement équité, mais qui engage d'incessants allers-retours par la proximité que permet Jean Brolly. Portrait réalisé dans le cadre de Galeristes 2016
Expositions









Artistes
Adam Adach
Bernard Aubertin

Bernard Aubertin
Petit enfer, 1984
Bois calciné et acrylique sur toile
19 × 24 cm
Ben
Mathieu Bonardet
Simon Boudvin
Nicolas Chardon

Nicolas Chardon
Checked, 2020
Acrylique sur tissu
24 × 33 cm
Mathieu Cherkit

Mathieu Cherkit
Dans la fenêtre, 2010
Aquarelle sur papier
193,5 × 100 cm
Jean Claus
Krijn De Koning
Eugène Dodeigne

Eugène Dodeigne
Sans titre, 1999
Fusain sur papier et encre sur papier
110 × 74 cm

Eugène Dodeigne
Sans titre, 1999
Fusain sur papier
110 × 74 cm

Eugène Dodeigne
Sans titre, 1999
Fusain sur papier et encre sur papier
110 × 74 cm
Tatjana Doll
Filip Francis
Paul-Armand Gette
Rémy Hysbergue
Adama Kouyaté
Jan Kämmerling
Erik Mattijssen
François Morellet
Marielle Paul
Romain Pellas
François Ristori
Pierre Savatier
David Scher
Tadzio
Christelle Téa
David Tremlett

David Tremlett
Forms Grison, 2017
Pastel sur papier
59 × 70 cm
Günter Umberg
Felice Varini
Michel Verjux
Bernard Voïta
Martin Wilner
Sun Xue
Hyong-Keun Yun
Robert Zandvliet