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La galerie est ouverte
du mardi au samedi, de 13h à 19h
et sur rendez-vous
Portrait par Daniel Bernard

Une galerie spécialisée dans la photographie contemporaine, dont les artistes n’utilisent pas d’appareil photo mais des ordinateurs, ou encore des fils à tisser. En forçant un peu le trait, voilà une première bonne raison de pousser la porte de la Galerie Binome. D’autres surprises attendent le visiteur, invité à se méfier des clichés. La fondatrice, avant de se métamorphoser en galeriste remarquée, fut une avocate on ne peut plus discrète: une douzaine d’années au sein de cabinets à la Cour de cassation à naviguer entre le droit nucléaire et le droit d’auteur! De ces journées entières de plongée dans la jurisprudence, Valérie Cazin garde la capacité atomique de traduire la complexité en arguments imparables. «Je n’ai pas étudié l’histoire de l’art, mais il m’a semblé que les facultés d’analyse, une lecture entre les lignes et un autre vocabulaire pouvaient apporter quelque chose», dit-elle modestement.
Juste avant ses 40 ans, elle demande à un ami galeriste chez qui elle collectionnait déjà avec son époux, de la prendre en stage. Le métier de marchand lui plaît, un peu, la relation avec les artistes l’attire, irrésistiblement. Après deux ans d’expérimentation, la bonne élève s’émancipe. De cette première époque, elle a conservé le nom, Binome, ainsi qu’un espace dans le Marais, rue Charlemagne, indispensable pour convaincre le monde, comme on part en croisade, des explorations photographiques qui la passionnent. À l’hyperproduction d’images, Valérie Cazin réplique par la confrontation d’images anciennes aux enjeux visuels d’aujourd’hui, et l’emprunt à d’autres médiums aussi.
«J’ai aimé que Thibault Brunet, le premier artiste que j’ai montré, m’amène par son esthétique là où je ne pensais pas aller», dit-elle ainsi, pour déminer les préventions des collectionneurs allergiques au bruit et à la fureur des jeux vidéo. «La photographie se définit par l’instant et la planéité. Lorsque des artistes cherchent à échapper à ces carcans, par le volume ou la séquence, ça m’intéresse!», avance-t-elle pour mettre la complexité «post-photographique» à la portée des cerveaux gauches, portés vers l’émotion. Archives muséales ou médiatiques, support textile aussi insolite que la couverture géotextile conçue pour freiner la fonte des glaciers, vrai-faux Polaroïd réalisé à la mine de plomb, et performances aussi, rien n’est interdit dès lors que l’artiste s’inscrit dans le champ de la photographie et participe à en élargir les frontières. «J’ai besoin de croiser une approche empirique des oeuvres et une autre plus intellectuelle», poursuit la fille de commerçants qui se nourrit aussi du jugement de critiques d’art au discours plus académique. «C’est ce chemin qui m’a permis d’amener à la photographie des collectionneurs qui avaient envie d’une recherche plus conceptuelle». À rebours d’une tendance au coup d’oeil, Valérie Cazin propose de s’arrêter sur l’image arrêtée, d’étirer l’instant décisif pour le fixer dans les esprits, avant de l’inscrire dans l’histoire de l’art. Portrait réalisé dans le cadre de Galeristes 2020
Expositions
Artistes
Douglas Mandry
Laurence Aëgerter
Mustapha Azeroual

Mustapha Azeroual
Monade #20, 2020
Tirage multi-couches à la gomme bichromatée polychrome
78 × 58 cm

Mustapha Azeroual
Sans Titre #31, 2019
Tirage multi-couches à la gomme bichromatée polychrome
40 × 30 cm

Mustapha Azeroual
Monade #10, 2020
Tirage multi-couches à la gomme bichromatée polychrome
78 × 58 cm
Anaïs Boudot
Thibault Brunet
Laurent Cammal
Marie Clerel

Marie Clerel
Midi Mai, 2019
Épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc

Marie Clerel
Midi Octobre, 2019
Épreuves au cyanotype sans contact sur papier blanc
80,5 × 70,5 cm
Frédéric Delangle
Laurent Lafolie
Marc Lathuillière
Michel Le Belhomme
Laurent Millet
Baptiste Rabichon
Lisa Sartorio
Edouard Taufenbach