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Portrait par Anne-Laure Peressin
S'il y a des vocations toutes tracées, il y a aussi ces heureux hasards qui dessinent des destinées insoupçonnées. L'histoire de Guido Romero Pierini fait partie de celles que nous aimons écouter car elle procure la conviction que rien n'est figé.
Pour cet italo-espagnol ayant vécu toute sa vie à Paris, le monde de l'art était d'abord celui des objets, que ses grands-parents dénichaient chez les antiquaires; celui des musées, lors des visites au Louvre enfant; celui aussi, des étés en Toscane, au milieu du patrimoine florentin. Si les premiers souvenirs artistiques sont bercés d'une aura classique, Guido Romero Pierini emprunte pourtant le chemin de l'art contemporain, suite à divers événements et rencontres aussi fortuites que décisives.
L'onomatopée de l'art
Après des études en langues étrangères appliquées à la Sorbonne, Guido Romero Pierini devient traducteur trilingue, un métier de l'art des mots en adéquation avec son amour pour la lettre. Parallèlement, il lance en 2011 son site en ligne BoumBang, une plateforme d'écriture dédiée à l'art contemporain, univers qui prend une place prépondérante le jour où il rencontre l'artiste Lou Ros. La révélation opère, une amitié naît, et sans le savoir, le futur galeriste venait de faire la connaissance du premier artiste qu'il représenterait.
Au fil des publications BoumBang, les connaissances s'aiguisent, un réseau se tisse et une communauté de lecteurs apparaît, ingrédients assurant une notoriété remarquée auprès d'un public aussi averti que non-initié. Des partenariats institutionnels et privés confortent un succès grimpant, le tout complété par l'organisation d'événements festifs alliant accrochages et musique dans des lieux pointus de la capitale. De ces joyeuses festivités, sans nulle autre prétention que celle de rencontrer de jeunes artistes, est apparue une évidence: le goût pour le commissariat d'exposition de la scène contemporaine. Concevoir une exposition, trouver un lieu, soutenir des artistes? Si le métier n'était pas encore nommé, les actions, elles, s'apparentaient déjà à celles d'un galeriste. Preuve en est, en 2013, Guido Romero Pierini présente sa première exposition collective aussi remarquable que remarquée dans le milieu de l'art. De là, s'enchaînent les rencontres -artistes, futurs associés- et les expositions itinérantes, jusqu'à l'ouverture en 2015 d'une galerie fixe avec Lei Dinety.
Après cette expérience, Guido Romero Pierini s'associe avec Michael Timsit, propriétaire de lieux d'exception à Paris, pour s'orienter vers un modèle de galerie nomade d'abord, où chaque écrin est selectionné en fonction des oeuvres à présenter, avant de s'installer en novembre 2019 au 21, rue Chapon. Il inaugure ensuite son deuxième espace 20, rue Chapon au mois de septembre 2020.
Un bel écrin sinon rien
S'il tend à redevenir physique, Guido Romero Pierini conçoit d'abord son métier de galeriste comme un curateur. Le nomadisme répond certes à une vision de liberté, mais il est plus encore une façon de ne pas faire de concession sur le lieu d'exposition, voulu délibérément comme un espace d'envergure muséale à la hauteur de ce qui est présenté. Pour Guido Romero Pierini, l'écrin est le médium du discours proposé, valorisant tout à la fois le travail de l'artiste et sa pensée, la révélation de la forme et son dialogue, le cheminement du sens et son articulation. La galerie doit être un espace-temps à part, lieu propice à la réflexion ou à la contemplation, à l'échange comme à l'introspection, chose difficile à mettre en place aujourd'hui dans les quelques mètres carrés disponibles à Paris.
Guido Romero Pierini soigne chaque présentation, en offrant à ses artistes des expositions monumentales sur plusieurs centaines de mètres carrés au coeur du Marais. Il s'entoure également de critiques d'art pour l'écriture de textes analytiques et littéraires, toujours dans cette même volonté de formuler un discours visible et lisible au service de l'art.
Une affaire d'affinité
«Les artistes et collectionneurs avec qui je travaille sont avant tout mes amis.» Guido Romero Pierini le revendique: l'affinité est essentielle dans toute collaboration. Inspiré par Suzanne Tarasieve, pour qui il a déjà été commissaire d'exposition, Guido Romero Pierini partage une vision de l'art conviviale, basée sur des liens chaleureux et sincères entre ses acteurs. Une authenticité qui se reflète dans son caractère et son apparence, arborant un style minimaliste raffiné, loin du combo chemise blanche/veste cintrée du galeriste traditionnel. Pareillement, il assume de défendre une ligne curatoriale tournée vers la peinture, en représentant Lou Ros, Yoann Estevenin, Simon Pasieka, Marion Bataillard, Cyrielle Gulacsy, Justin Weiler, et tend à s'ouvrir vers d'autres médiums, comme la sculpture avec Paul Créange. Ces artistes ont en commun de livrer des bribes autobiographiques silencieuses ou touchant à l'ordre de l'existence en tant que réalité ou fiction. Une esthétique du sensible donc, à l'image de la personnalité de Guido Romero Pierini. Portrait réalisé dans le cadre de Galeristes 2019, avec Jeunes Critiques d'Art
Expositions






Artistes
Marion Bataillard

Marion Bataillard
Fanfaronne, 2018-2019
Huile sur bois
120 × 57 cm

Marion Bataillard
Présence du mal, 2018-19
Huile sur bois
120 × 57 cm

Marion Bataillard
Vallée, 2018-2019
Huile sur bois
150 × 60 cm
Alexandre Bavard
Éric Bourguignon

Éric Bourguignon
Nuit bleue, 2019
Encre, acrylique sur papier
50 × 65 cm

Éric Bourguignon
Sans titre, 2019
Encre, acrylique sur papier
21 × 30 cm

Éric Bourguignon
Sans titre, 2019
Encre, acrylique, cire sur papier
21 × 30 cm
Yoann Estevenin
Cyrielle Gulacsy
Simon Pasieka

Simon Pasieka
Perluce, 2017
Huile sur toile
114 × 146 cm

Simon Pasieka
Noeud, 2018
Huile sur toile
130 × 97 cm

Simon Pasieka
Trinité, 2018
Huile sur toile
130 × 130 cm
Mario Picardo
Lou Ros

Lou Ros
Baskets, 2018
Acrylique sur toile
50 × 50 cm

Lou Ros
INC9, 2018
Acrylique sur toile
46 × 55 cm

Lou Ros
JB, 2019
Acrylique sur toile
46 × 55 cm
Christine Safa

Christine Safa
Autoportrait à 17 heures (Beyrouth), 2018
Huile sur toile
18 × 14 cm

Christine Safa
L'étreinte, 2018
Huile sur toile
195 × 130 cm

Christine Safa
Sans titre, 2019
Huile sur toile
14 × 18 cm
Samuel Yal

Samuel Yal
Bouclier (référence à Persée), 2019
Grès émaillée, lustre d'argent
50 × 50 × 6 cm

Samuel Yal
Le Roi, 2018
Porcelaine, verre soufflé et matériaux textiles
50 × 50 × 6 cm

Samuel Yal
Vortex II, 2018
Grès
25 × 30 × 20 cm