Galeristes
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Informations
La galerie est ouverte
du mardi au samedi, de 14h à 19h
Portrait par Camille Bardin

L'histoire de la galerie Oniris-Florent Paumelle est celle d'une transmission: celle d'une mère à son fils, celle d'une génération d'artistes à une autre, mais aussi celle d'un galeriste à son public. C'est l'histoire d'un espace qui a déjà trente années d'existence et qui a ouvert ses portes avec une exposition personnelle de François Morellet. «C'est un peu le parrain de la galerie. Nous lui avons organisé onze solo-show depuis 1986! Pourtant au départ, François disait qu'il y avait peut-être trop peu de collectionneurs en Bretagne pour ouvrir une galerie.» En effet, même Florent Paumelle, semble assez déconcerté face au choix qu'a été celui de sa mère: «Ce n'était pas très évident d'ouvrir une galerie à Rennes à cette époque. Mais il y a finalement eu une vraie dynamique avec notamment les Frac et les centres d'art qui commençaient à ouvrir et le public qui était de plus en plus désireux de voir de l'art contemporain.» C'est autour de deux groupes d'artistes que se composent alors les débuts de la galerie. Le premier était constitué d'artistes travaillant l'abstraction géométrique avec des figures telles que François Morellet, Aurelie Nemours ou Véra Molnar, le second regroupe des artistes concentrés sur les questions du geste, de couleurs et du support, avec évidemment quelques membres de Supports/Surfaces comme Claude Viallat et Jean-Pierre Pincemin, mais aussi Christian Bonnefoi. La galeriste s'est d'abord attelée à gagner la confiance des visiteurs locaux avant de s'exporter chaque année dès 1995 Porte de Versailles, à Paris, à l'occasion de la Fiac.
En 2004, alors qu'il travaillait pour des éditeurs de progiciels et que ses clients étaient exclusivement parisiens, Florent Paumelle récemment devenu père désire quitter la capitale. «Une reconversion s'imposait alors à moi. Je suis donc arrivé à la galerie, ce qui n'a surpris personne étant donné que j'étais déjà très présent: j'accompagnais régulièrement ma mère dans les ateliers d'artistes, je participais aux installations comme aux vernissages lors des foires, les artistes et les collectionneurs me connaissaient.» En reprenant la galerie, Florent Paumelle amène également avec lui de nouveaux artistes. «J'avais le souhait de travailler avec des peintres un peu plus proches de ma génération. Mais pour montrer des artistes nés dans les années 1960-70 aux côtés des artistes de la galerie nés dans les années 30 ou 40, j'ai organisé une espèce de passation. En fait, j'ai demandé aux artistes en place de me recommander un ou deux artistes de ma génération dont ils appréciaient le travail. Je voulais créer un lien entre la première période de la galerie et la nouvelle. C'était aussi rassurant pour nos artistes comme nos visiteurs et nos collectionneurs.» Cette nouvelle génération n'a pas troublé la ligne de la galerie Oniris, au contraire, elle a confirmé sa singularité et prouvé que Florent Paumelle voulait poursuivre la monstration de peintres abstraits de la scène française. «Les artistes que j'expose aujourd'hui ont des univers assez hybrides entre les deux univers historiques. Leur travail est parfois géométrique et nombreux sont ceux qui questionnent le médium. Tous posent la question de comment on peint quand on est la génération d'après.»
Malgré ce subtil renouvellement, Florent Paumelle reste néanmoins sûr d'une chose : «Ce qui reste de la période de ma mère est le fait que la galerie est avant tout un lieu d'exposition ouvert à tous avant d'être un lieu marchand.» Il s'amuse d'ailleurs d'une différence fondamentale entre les galeries parisiennes et la sienne: «Dans le discours parisien, il existe une phrase toute particulière qui est « on va faire les galeries». À Rennes, nous sommes isolés car les autres espaces d'art contemporain ont des vocations autres que la vente! Aussi, la densité et la typologie de public en région impliquent qu'on prenne le temps d'accueillir tout le monde. Il faut prendre en compte tout le spectre des collectionneurs: ceux qui ne font que passer, ceux qui collectionnent vraiment et ceux qui sont susceptibles un jour d'acheter de l'art. Si bien qu'au quotidien cela s'illustre par le fait qu'on salue tout le monde et qu'on prenne le temps avec chacun de nos visiteurs.» Enfin, il y a les foires qui constituent pour la galerie Oniris de véritables rendez-vous. «La galerie Oniris n'est pas au coin de la rue de ses collectionneurs, les foires sont donc des moments privilégiés que nous pouvons passer avec nos collectionneurs Strasbourgeois, Marseillais et Perpignanais car ils ne se déplacent que trop rarement à Rennes! On se donne rendez-vous à Paris.» Ici, pas d'hésitation donc, pour une fois que l'occasion se présente, il est conseillé d'échanger. Portrait réalisé dans le cadre de Galeristes 2019, avec Jeunes Critiques d'Art
Expositions
Artistes
Jean-Michel Alberola
Pierre Antoniucci
Geneviève Asse

Geneviève Asse
Sans titre, 2009
Huile sur toile
60 × 90 cm
Geneviève Asse
Sans titre, 1990
Crayon de couleur sur papier
73,5 × 58,5cm
Geneviève Asse
Quadrille, 2009
Huile sur toile
116 × 73 cm
Geneviève Asse
Diagonale, 1973
Huile sur toile
22 × 16 cm
Ode Bertrand
Christian Bonnefoi
Frédéric Bouffandeau
Alain Clément
Philippe Cognée
Odile Decq
Norman Dilworth
Gerhard Doehler
Soo-Kyoung Lee
Didier Mencoboni
François Morellet

François Morellet
40 000 carrés
Sérigraphie sur papier couché
80 × 80 cm
Guillaume Moschini
Aurélie Nemours
François Perrodin
Olivier Petiteau
Olivier Pincemin
Yves Popet
Marine Provost
Carole Rivalin
Bruno Rousselot
Marie-Thérèse Vacossin
Claude Viallat