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La galerie est ouverte du
mercredi au samedi de 12h30
à 19h sur rendez-vous
Portrait par Daniel Bernard

Au décès brutal de son oncle Philippe, Jean-François Cazeau n’avait pas encore atteint la cinquantaine et, quoique marchand depuis dix-sept années, se considérait presque comme un novice. «La qualité de ce métier, c’est la patience», professe aujourd’hui celui qui, après avoir semé en solitaire depuis 2009, commence à récolter les premiers fruits. Dans sa galerie du Marais, désormais, Picasso joue des coudes avec Léger, tandis qu’une Femme qui marche, signée Giacometti, se fraye un chemin entre Masson et César. Les collectionneurs qui rêvent d’un Renoir ou d’un bronze de Germaine Richier, assurément, savent à qui s’adresser. Chacune des pièces, disposées comme dans un appartement à quelques pas du musée Picasso, a son histoire, sa singularité, justifiant sa valeur.
«J’ai reçu de mon oncle une formation militaire ou religieuse», raconte le galeriste parisien qui a gardé une pointe d’accent béarnais. Auprès de ce précepteur réputé, lui-même formé chez les Wildenstein, Jean-François a appris à connaître les artistes et l’histoire de l’art, bien sûr, mais aussi à comprendre les collectionneurs. Ceux qui lui font confiance ne sont pas du genre compulsif et délaissent le «contemporain marketé» des artistes millionnaires commercialisés par les méga-galeries. «Il faut trente ans pour savoir si une oeuvre va tenir», assure-t-il en défendant crânement l’intemporalité de Pierre Bonnard, Georges Mathieu ou Bernard Buffet. Plutôt que de brader dans la panique d’une crise, Jean-François Cazeau maîtrise l’art du stockage: un Soutine important, acheté dans la dépression de la guerre du Golfe, puis baladé de foires en foires sans trouver preneur, a battu un record d’enchères une petite décennie plus tard. «Les valeurs sûres retrouvent leur cote avant les autres», théorise le neveu émancipé, qui s’autorise de rares écarts avec des artistes vivants qui ont le bon goût de rappeler Soulages ou Miró.
Le «second marché», selon l’expression consacrée, délivre sa dose d’adrénaline, pour le marchand qui tient entre ses mains une part du patrimoine de l’humanité. Ici, la prise de risque repose sur l’expertise, l’authenticité, la provenance et la conservation. «L’instinct aussi, c’est un apprentissage», fait savoir Jean-François Cazeau. Quant au sens commercial, il s’exprime par un art de la conversation, nourri par la présentation d’objets anciens, ici une tête de lion khmer, là quelques objets vieux de plus de 4000 ans. «Les acheteurs, notamment étrangers, apprécient d’être emmenés sur les chemins de traverse. Lorsqu’ils viennent nous voir, c’est aussi pour apprendre ce que l’on s’est donné la peine de savoir». On est toujours le novice de quelqu’un. Portrait réalisé dans le cadre de Galeristes 2020
Artistes
Yve Klein
Yuri Kuper
César Baldaccini
Afro Basaldella
Mahjoub Ben Bella
Madeleine Berkhemer
Georges Braque
Bernard Buffet

Bernard Buffet
L'homme Orchestre, 1966
Technique mixte sur toile
65 × 50 cm
Gaston Chaissac
Kirill Chelushkin
Robert Combas
Niki de Saint Phalle
André Dunoyer de Segonzac
Olivier Debré
Max Ernst
Giammarco Falcone
Diego Giacometti
Alberto Giacometti
Juan Gris
Armand Guillaumin
Philip Guston
Hans Hartung
Auguste Herbin
Paul Klee
Nicolas Lefeuvre
Fernand Léger
Eugene Leroy
Tom Lowe
André Masson
Georges Mathieu
Joan Miró
Amedeo Modigliani
Gen Paul
Pablo Picasso
Jean-Pierre Pincemin
Fabrizio Plessi
Jean Puy
Sayed Raza
Pierre-Auguste Renoir
Gérard Schneider
Christian Sery
Sudaporn Teja
Chintan Upadhyay
Kees Van Dongen
Edouard Vuillard
Sabine Weiss
Danful Yang